Bolivilles - 23 août
Salut, lecteurs!
Nous voici à nouveau, fringants et prêts à vous raconter nos dernières pérégrinations citadines. Oui, après les immensités andines, on a adopté un nomadisme de villes en villes, à défaut de pouvoir explorer d'autres richesses naturelles sans casser encore la tirelire.
C'est donc un peu le parcours du touriste pressé qu'on a fait: Potosí, Sucre, La Paz.
Après Uyuni, le bus nous a donc emmené à travers des paysages arides à la ville de Potosí, à 4060m. La ville la plus haute du monde, qu'ils disent.
Cette ville a une histoire assez folle, liée aux minerais abondants (surtout l'argent et l'or) dans le Cerro Rico, montagne qui domine la ville. Avec la conquête espagnole, les mines du Cerro Rico sont devenues les plus rentables du monde et ont rempli les caisses de la couronne d'Espagne jusqu'au 19ème siècle. On dit qu'à l'époque les rues de Potosí étaient pavées d'argent. Tout cela bien évidemment a été possible par l'exploitation et la mort de millions d'indigènes dans les mines.
Aujourd'hui, les mines fonctionnent encore, même si on extrait plus beaucoup d'argent. Les 200 mines du Cerro Rico emploient 9000 personnes, constituées en coopératives. Les conditions sont encore bien dures et on se croit parfois dans un autre siècle. Je dis ça, parce qu'on a pu visiter ces mines. C'est devenu une attraction, qui rapporte un peu aux mineurs (notamment par les cadeaux qu'on leur apporte) et qui nous permet de mettre pas mal de choses de nos petites vies tranquilles en perspective.
En quelques images, ça donne ça.
On passe 2 heures dans la mine, on croise des wagons d'1.5 tonnes poussés par 2 hommes, des gens qui cassent des caillous (comme Juan, 20 ans, 3 ans de mine), on monte des échelles, on en descend, on peut discuter avec certains mineurs, qui acceptent avec plaisir nos petits présents (boissons et feuilles de coca).
On se sent bien humbles à côté de ces gens qui triment 8 heures par jour dans le noir à 4200m, avec une espérance de vie de 50 ans, et on bénit nos petits bureaux.
C'est donc grâce à ces gens que Potosí est devenue cette belle ville aux nombreuses églises et aux rues pavées en pente.
On a commencé dans cette ville à manger local, à se sentir vraiment en Bolivie. Manger local, ça veut dire une assiette comme ça, par exemple.
Ingrédients: riz, oeufs, frites, saucisse, banane. Vous avez dit calorique?
Notre seconde étape citadine nous a mené à la capitale, Sucre (du nom du Marechal Sucre, contributeur de l'Indépendance bolivienne). Pour ça, il a fallu redescendre à seulement 3000m, et c'est avec bonheur que la verdure a refait son apparition.
On a beaucoup aimé Sucre, la Ville Blanche d'Amérique Latine. Beaucoup de jardins, beaucoup de brassage, beaucoup de belles églises et de bâtiments coloniaux de couleur blanche.
C'est une ville étudiante aussi, et on a aimé la fac de droit (pas fac de droite, ici, on dirait!).
Et puis un marché, mes aïeux... Comme on en avait rarement vu, et pourtant on coure les marchés depuis 5 mois. Abondant, alléchant, propre (altitude=pas trop chaud=pas de mouches ni d'odeur de pourriture). Même le rayon viande ne nous a pas dégouté!!
On a aimé les fruits, et le rayon patate (son continent de naissance, quand même!)
On a donc à regret quitté cette ville pour continuer à avancer. Direction La Paz (3660m), capitale économique, et son site incroyable tout en pente, dominé par la silhoutette de l'Illimani (6462m ).
Une ville de dingue, en congestion permanente, qui bouge tout le temps, où les touristes croisent les femmes en habits traditionnels, les hommes d'affaires et les jeunes branchés.
C'est surtout le site qui nous a marqué, mais on a également apprécié la quiétude du couvent San Francisco au coeur de la ville.
Et pour s'oxygéner un peu, on a fait l'excursion classique à la Valle de la Luna (une autre), sympa même si pas aussi classe que celle d'avant.
Autant dire qu´après toutes ces villes et ces odeurs de gasoil, on était ravis de partir à la rencontre du mythique Lac Titikaka, sujet de l´article à venir.
A bientôt!
Seb et Fanny