Voyage au coeur d'un mythe... -14 mai
Parents, amis, lecteurs,
Notre periple asiatique touche a sa fin, puisque demain, nous reprenons l'avion pour Noumea en Nouvelle-Caledonie. Et c'est de la plus belle maniere que nous terminons ce petit tour d'Asie du Sud-Est, avec l'immense, la magnifique, la mysterieuse: Angkor. Pour ceux a qui ca ne dit rien, ca donne ca:
Et ca, ce n'est qu'une infime partie d'Angkor.
Nous sommes donc partis au Cambodge la semaine derniere, mais on ne peut pas vraiment dire que nous avons vu le Cambodge. Nous avons choisi de prendre notre temps a Angkor et autour, et Angkor, ce n'est pas vraiment le Cambodge. Je veux dire, il y a plus de touristes que de Khmers sur ce site.
Notre base a ete, comme tout le monde, Siem Reap, a 10 km au sud du site, ville squattee par les hotels, guesthouses, restos et stands d'artisanat plus ou moins local.
Alors Angkor, c'est quoi, a part cette photo mythique? Angkor, c'est le nom generique donne a un ensemble de temples et monuments hindouistes et bouddhistes (parfois les deux) disperses sur des hectares et des hectares, autour desquels des villes entieres se sont baties, entre le 9eme et le 15eme siecle. Des villes aux constructions en bois, il ne reste rien. Seuls les vieilles pierres des temples subsistent, degagees de la vegetation qui les avait envahies. Il faut s'imaginer les dizaines d'eglises de Paris perdues dans la foret, sans aucune trace d'habitation autour... Et c'est ca qui fait la magie du site: l'impression de vestiges monumentaux, au milieu de nulle part.
La visite, pour nous, a commence avec le Bayon, un des temples les plus mysterieux et fascinants, surtout quand on le decouvre a la fin du jour comme nous. Au dessus des dedales de couloirs et des bas-reliefs de l'enceinte, d'immenses visages souriants nous dominent, sculptes sur les tours du temple.
Ca en impose, on vous jure.
Petite apparte: un jour, sur la route qui mene au Bayon, on a vu une moto passer avec deux porcs hurlants, attaches sur le dos, derriere le conducteur. Nul doute qu'on les menait a l'abattoir, pour en faire notamment d'excellents jambons. Car chacun connait la reputation du jambon de Bayon. Pouf pouf.
Le lendemain tot (il vaut mieux se lever tot, parce que des 7h30, on peut prendre des coups de soleil...), on a ete parmi les premiers a penetrer dans l'immense enceinte d'Angkor Wat, qui a donne son nom au site. C'est bien sur l'image si connue vue plus haut, mais c'est aussi la beaute de ses bas-reliefs qui courent sur 800 metres autour du temple avec des scenes incroyables de precision et d'evocation. Parmi elles, le tres celebre "barattage de la mer de lait", legende hindoue reprise tres tres souvent sur les sculptures. A votre Wikipedia pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire!
L'incroyable succession d'enceintes et de salles pour arriver au sanctuaire meme est une gymnastique a laquelle on se soumet volontiers, meme si les escaliers sont parfois raides. Ce n'est que beaute et mystere a chaque coin de pierre.
A ecrire ces lignes, je m'apercois qu'il me faudrait des pages et des pages pour decrire comme je le voudrais tout ce qu'on a vu et les emotions qui vont avec. (Ce que j'ai fait dans mon carnet de voyage perso, mais la, ce serait trop long!). Alors, tant pis, on selectionne et on vous en raconte que des bribes mais c'est le jeu.
Alors on passe directement a un des temples tres celebre du site, mais qui merite son succes: le Ta Phrom. C'est un temple que d'immenses arbres ont colonise au fil des siecles et que les restaurateurs ont eu la bonne idee de ne pas couper. Du coup, ambiance minerale-vegetale tres particuliere, romantique a souhait (sauf quand des groupes de Chinois viennent pourrir l'ambiance, mais bon...). Les photos parlent d'elles-memes.
Dans le meme genre, on s'est offert une excursion a 60 km d'Angkor dans un temple plus grand encore que Ta Phrom, moins entretenu et desert... Ca s'appelait Beng Mealea et on y a passe 3 heures incroyables parmi les ruines. Tels de petits Indiana Jones, on a pu aller ou on voulait, monter sur des amoncellements de blocs pour atteindre des galeries cachees, passer les portes par le dessus parce que les murs n'existent plus, enfin bref, le pied, surtout quand on y est seuls. Ce qui est magique aussi, c'est qu'au milieu de ces vestiges assez bruts surnagent parfois des linteaux de portes graves de scenes des legendes hindoues, des apsaras (danseuses), des devatas (deesses) qui ornaient les murs et des nagas (serpents a plusieurs tetes) qui marquaient les seuils.
Pour resumer, on s'en est mis plein les yeux pendant cette semaine, avec quelques grosses chaleurs (surtout quand on fait une bonne partie des deplacements a velo!), et on est loin d'avoir tout explore... Alors pour ceux qui en veulent encore, on vous propose un petit album photo sur votre gauche!
On vous embrasse fort, et les prochaines nouvelles seront caledoniennes! Sequence emotion en perspective...
Seb et Fanny