Autre terre, Outremer... version Seb -21 mai
Bonjour les amis!
Pour ce retour en Calédonie, en forme de pélerinage pour moi et de découverte pour Fanny, nous avons décidé d'écrire chacun notre article avec notre point de vue.
Alors voici le mien!
Nous sommes donc arrivés lundi dernier, après un éprouvant voyage de nuit puis de jour, où j'ai vraiment manqué de sommeil: Bangkok-Sydney, Sydney-Nouméa, Nouméa-Lifou.
Pour ceux qui ne situent pas bien, c'est ici!
C'est donc un retour pour moi, puisque j'ai passé à Lifou 3 ans et demi de mon enfance entre 1991 et 1994. Sans jamais y revenir depuis... C'est dire si c'est une étape chargée en émotions! Je redécouvre depuis lundi les lieux et paysages, les goûts et les odeurs de mon enfance, quelques personnes aussi. C'est comme une énorme madeleine de Proust permanente.
Nous avons été accueillis par les Facchin, famille pastorale qui habite la maison de mon enfance, à Béthanie, l'école qui forme les pasteurs en Calédonie. Arrivés de nuit, c'est au matin que je redécouvre les lieux, qui ont peu changé.
Certes, il y avait plus de cases avant, mais la cloche de la petite chapelle est toujours là: une bouteille de gaz suspendue et une barre de fer pour taper dessus (on peut la voir sur le bord droit de la photo). Les lieux sont un peu moins animés qu'avant, mais c'est normal, les étudiants sont en vacances et rentrés dans leurs tribus pour la plupart. Les Facchin sont d'ailleurs eux aussi partis à Tahiti et nous ont laissé la maison et la voiture. La maison n'a pas beaucoup changé non plus. La chambre de mon petit frère et moi est devenue le salon, mais sinon, je m'y retrouve... Les posters des Jonas Brothers ont remplacé ceux de Michael Jackson dans la chambre de Céline et Nicolas devenue celle de Thaïs et Gaspard. Je crois que les murs ont perdu au change, pour le coup...
Sinon, la vue n'a pas changé... (cf article de Fanny).
Je n'ai finalement pas le sentiment d'être parti depuis si longtemps! Heureusement qu'il y a des lieux qui ne changent pas, et c'est encore mieux quand ce sont les lieux de notre enfance.
Les gestes reviennent aussi, notamment l'épluchage de cocos, coachés au début par David.
J'ai également dû réapprendre la cueillette des cocos verts.
Bon, en vrai, je ne suis pas allé en haut (j'y travaille), parce que ça vit haut ces bêtes là. Donc en attendant que les muscles grossissent, on se contente du cocotier nain à côté de la maison, avec les cocos verts à portée de main.
Dans les gestes qui comptent, il y a aussi "la coutume", qui consiste à s'incliner devant l'autorité coutumière (le chef de famille, les vieux, les pasteurs, les chefs) pour se présenter et demander le droit d'être là. Le geste est symboliquement accompagné d'un manou (tissu) et d'un billet. J'avais de nombreuses fois vu les gens le faire, notamment mon père (c'est surtout une affaire d'hommes), mais ça m'a fait quelque chose de le faire moi-même chez le directeur de Béthanie à notre arrivée. Un moment fort, où on se livre et où on se sent vraiment accueillis au bout du compte.
Nous voilà donc avec 15 jours devant nous pour redécouvrir cette île chère à mon coeur.
L'exploration a commencé doucement, avec une escapade au marché de Wé, la "capitale" suivie d'un pic-nic sur une belle petite plage perdue au bout d'une piste: Peng.
On n'est pas loin du paradis, le bleu du lagon, le sable blanc, les coraux et les poissons, et un Tulem pour fêter ça. Manque encore un peu le soleil, mais ça va venir.
Le Tulem, c'est l'un des nombreux goûts et odeurs que je retrouve ici, avec, en vrac, les Sao (craquers), les Tim Tam (biscuits), l'igname, le Kraft (cheddar), les omaïs (prunes séchées), et l'odeur du pain chaud face au bleu de la mer, à la boulangerie de Chépénéhé (village où est situé Béthanie).
Beaucoup d'émotions m'attendent encore, et je vous raconterai tout ça.
En attendant, on profite!
Elanyë!
Sébastien
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